Sensibiliser le public dans sa relation avec le médecin

Le médecin est considéré comme un produit de consommation : tout, tout de suite…

Sensibilisation sociétale

Poursuivre les campagnes de sensibilisation à l'échelle nationale pour informer le public sur le problème de la violence envers les médecins et promouvoir le respect et la compréhension mutuelle.

Sensibilisation de proximité

Éduquer les patients et leurs familles sur le respect des usages envers les médecins.

Approche éducative

Communiquer autour du fonctionnement du système de santé et de prise en charge en médecine de ville auprès du public afin de favoriser sa compréhension.

Commentaires

L’accroissement des comportements violents envers les médecins est notamment la conséquence de tendances sociétales/professionnelles plus larges :

  • augmentation des besoins en prise en charge : vieillissement de la population (polypathologies) et des affections de longue durée ;
  • transformation du profil du médecin : le temps médical par médecin se réduit car il y a la recherche d’un équilibre de vie professionnelle/vie personnelle (à noter que le nombre de médecin ne réduit cependant pas) ;
  • un système de santé complexe et en évolution permanente (réorganisation régulière du système, des compétences…) ;
  • société de consommation : consumérisation du soin (immédiateté, exigence des patients) ;
  • comportement des patients (procédure, menace juridique, réaction face au refus d’une ordonnance ou d’un arrêt de travail, RDV non honorés…) ;
  • non-respect relation sachant/patient (automédication, auto-diagnostique, expertise internet…) et manque de reconnaissance (compétence / engagement).

Actions

Note au lecteur : un code couleur permet de repérer les actions proposées et les mesures retenues.

  • poursuivre la campagne de communication autour des violences envers les médecins et utiliser différents canaux de communication – mesure 1 ;
  • créer des publicités percutantes mettant en évidence les conséquences physiques et émotionnelles des agressions contre les professionnels de la santé ;
  • encourager les médecins à partager leurs expériences et témoignages personnels sur les violences qu’ils ont subies ;
  • communiquer autour des sanctions encourues dans le cadre de violences envers les médecins ;
  • communiquer les chiffres sur les violences : nombre d’incidents annuels, nombre de plaintes déposées, nombre de sanctions appliquées… ;
  • collaborer avec des organisations de défense des droits des professionnels de la santé pour renforcer la sensibilisation ;
  • organiser des événements conjoints, des conférences et des séminaires pour discuter des solutions possibles et encourager la solidarité.
  • afficher en salle d’attente les droits et les devoirs des patients : établir une charte nationale des devoirs et respect des usages envers les professionnels et personnels de santé afin de l’afficher dans les cabinets médicaux – proposition 9 ;
  • afficher en salle d’attente des affiches pédagogiques pour le bon déroulement des consultations (honorer ses rendez-vous, présenter sa carte vitale…) ;
  • fournir des brochures ou des documents informatifs expliquant les attentes en matière de comportement dans le cabinet. Inclure des informations sur les conséquences possibles en cas de comportement violent ;
  • collaborer avec d’autres professionnels de santé afin de réaliser des actions de sensibilisation sur une population ciblée; la CPTS peut être un outil ;
  • créer des affiches de sensibilisation spécifiques à un territoire (mise en avant de faits divers, communication autour des violences ressenties ou davantage subies…).
  • transmettre un kit de communication pour accompagner les médecins dans la nécessaire démarche de sensibilisation des patients et dans leur réaction face aux phénomènes de violences (affiches à imprimer pour les cabinets, courrier type à envoyer aux patients auteurs d’incivilités, …) – mesure 24 ;
  • collaborer avec les Ordres et les CPTS pour promouvoir auprès des professionnels en exercice libéral les formations à la gestion de la violence et de l’agressivité du patient et de son entourage, dans le cadre du DPC (orientation 295) – mesure 7 ;
  • financer en sus du forfait autorisé par profession, les formations sur l’orientation 295 du DPC, au moins jusque fin 2024 – proposition 20 ;
  • encourager les médecins à la formation de leur personnel sur les violences (transmission des formations existantes pour les assistants médicaux, personnel d’accueil…) – mesure 5 ;
  • organiser des webinaires et colloques sur les violences (reconnaissance des différents types de violence, gestion des conflits, techniques de désescalade, sécurité personnelle, signalement, dépôt de plainte…).

Quelques exemples/outils